8 février 2016

TAUPO


Petite ville perdue entre les lacs, les volcans et les autres montagnes, comment ne pas aimer TAUPO ?

C'est avec Marjte que je découvre cette ville et en tombe instantanément amoureuse. Elle est entouré côté Nord-Est du plus grand lac du pays. Il s'étend sur des kilomètres et à l'horizon on peut même apercevoir le Tongariro National Park avec ses cimes enneigés. De l'autre côté, il y a également des montagnes à perte de vue, des prairies, des rivières et quelques sources d'eau chaude. L'ambiance y est paisible et les gens sympathiques. Le sport et la nature sont mis en avant. Les boutiques d'équipement de ski et de randonnée foisonnent. Les sports extrêmes aussi. Dans les environs de TAUPO, on peut au choix, faire du saut à l'élastique, du saut en parachute ou pour ceux qui n'aiment pas sauter, faire du rafting !


Après un rapide passage au I-site, nous trouvons sans difficulté notre backpacker. Il est assez sympa, un peu à l'écart du brouhaha du centre ville. Surtout, il est fidèle à l'image de TAUPO, avec ses tables massives en bois, son imposant billard et sa charpente qui fait penser à celles des chalets perdus en haute montagne.

Avec Martje, nous décidons d'aller nous balader aux abords du lac. Le soleil est là et nous chauffe la peau agréablement. En effet, toutes ces montagnes environnantes sortent tout juste de l'hiver et se défont progressivement de leur manteau de neige. Aussi, et bien qu'on arrive bientôt en été, à TAUPO, il ne fait vraiment pas chaud. 



Le lac est tellement grand, que niveau balade, il y a de quoi faire. Après une heure de marche, nous trouvons sur notre chemin, un bar sur pilotis. L'endroit est cosy et la vue sur le lac superbe. Je teste le pinot noir NZ et en bonne française que je suis, je reste fidèle à mes vignobles français. Toutefois et malgré mes a-prioris, je dois avouer que le vin NZ n'est pas imbuvable non plus. J'en reprendrai même deux verres ce soir là, histoire de m'en convaincre totalement !
Après cette halte gustative, nous retournons avec Martje au backpacker. Le soleil se couche et progressivement, TAUPO revêt son habit de lumière. Les rues s'illuminent avec douceur, sans extravagance. 

Ce soir, pendant le repas, nous faisons la rencontre de Monique et son fils Diego. Duo étonnant et détonnant. Voici une mère et son fils partis à l'autre bout du monde pour un voyage d'un mois, à la suite de quoi, Monique reprendra son avion pour la France et laissera Diego voyager seul et à sa guise au pays des Kiwis. Monique n'en est pas à son coup d'essai et a déjà jeté son dévolu sur toute l'Amérique du sud il y a quelques années. Folle amoureuse du Chili, c'est toujours avec énergie et entrain qu'elle mène son monde et part à la découverte des pays et des gens. Nous passons avec eux  une super soirée. 

Le lendemain, le soleil est aux abonnés absents. Il a laissé pour vainqueur ce vent glacial qui sévit triomphant dans les rues de la ville. Pour la calédonienne que je suis (devenue), difficile de sortir le nez dehors. C'est sous plusieurs couches de vêtements que je me décide enfin à aller déambuler dans le centre ville. Après un combat de quelques minutes avec ce foutu froid, je m'avoue vaincue et m'arrête dans le premier café que je trouve. La chance est avec moi car l'endroit est vraiment chaleureux. Un feu dans la cheminée, des pâtisseries maison et des cappuccinos pleins de chantilly. Tout ce qu'il me fallait.

A l'heure de midi, je retrouve Martje, Diego et Monique. Ensemble, nous décidons d'aller voir les Huka Falls. Ce sont des chutes d'eau à la sortie de la ville qui se jettent de 10 mètres de haut avec fureur dans un grand bassin naturel. Une balade est à faire tout le long de sa rive gauche. En plus de cela, à l'entrée du parc qui permet cette randonnée, on trouve un spa naturel très réputé dans la région. C'est une source d'eau chaude venant de l'Otumuheke qui se jette dans l'eau glacée du Waikato. Sous un pont, deux trous d'eau de cette source chaude permettent de se prélasser comme dans un jacuzzi. Il nous faut un peu moins d'une heure pour arriver au départ de la randonnée. On trouve sans difficulté le spa naturel mais nous décidons de le tester sur le chemin du retour. L'effort d'abord, le réconfort ensuite. Comme par chance, le soleil se lève timidement mais suffisamment pour nous réchauffer un peu. Plus nous avançons aux abords de la rivière, plus le courant est intense. Le chemin est facile. Tantôt ça monte, tantôt ça descend. Tout comme la rivière, nous sillonnons à travers la forêt dense et verdoyante. Au bout de 45 minutes, nous voilà devant les chutes. Le débit de l'eau et le fracas qui l'accompagne lorsqu'elle se jette dans le bassin en contre-bas impressionne. Ca gronde, ça râle, ça éclabousse. Après avoir profité de ce spectacle, Martje et moi décidons de repartir vers le spa naturel. Diego et Monique quant à eux, prolongent un peu la marche dans les hauteurs de la forêt. Le soleil qui s'était décidé à apparaître, commence déjà à déclarer forfait face aux nuages de plus en plus nombreux et menaçants. En arrivant au spa, il fait de nouveau gris et froid et les cuves naturelles d'eau chaude on été prises d'assaut par de nombreux touristes. Tout ça nous donne donc l'envie de rentrer au chaud au backpacker, plutôt que d'attendre une micro-place parmi tous ces gens.




Le soir, nous retrouvons de nouveau Hélen, arrivée cet après-midi à TAUPO. Nous réservons ensemble ainsi qu'avec Diego et Monique, une randonnée pour le lendemain. Martje quant à elle, part dès demain pour WELLINGTON. Je la retrouverais en fin de semaine.

Concernant la randonnée, il s'agit du Tongariro Alping Crossing. J'attends cela avec impatience depuis que je suis arrivée en NZ. Une randonnée de 18 kilomètres dans le Tongariro National Park. Elle est souvent décrite comme « légendaire », « une des plus belles balades du pays ». Sa particularité ? Elle permet en une journée de voir des paysages aussi grandioses que variés. Des fumerolles aux monts enneigés en passant par des bassins aux allures lunaires, tout est impressionnant et magnifique. Les panoramas à voir pendant cette rando ont notamment servis de décor pour le film « Le seigneurs des anneaux » !!! C'est ravie et excitée que je pars me coucher ( pour une fois de bonne heure). Demain le départ de la navette est à 6 heure 30.

Malgré le réveil un peu embrumé, c'est avec le sourire que je retrouve mes compagnons de route. La navette démarre à 6h30 pile. Sur la route on nous donne un plan avec toutes les indications et les consignes de sécurité en cas de problème pendant la randonnée. C'est sur les coups de 8h que nous arrivons. Le soleil est là mais l'horizon est bouché. Par la fenêtre on voit des flocons tomber ! Notre conducteur nous explique avec le sourire qu'une tempête de neige se prépare mais qu'on ne sait pas encore si elle va traverser le parc ou partir de l'autre côté. Toujours en souriant et devant nos têtes ahuries il poursuit en haussant les épaules : « c'est à vos risques et périls ». Nous sortons histoire de prendre la température. Elle est glaciale et l'horizon est de plus en plus bouché. Le temps de faire quelques pas que le conducteur sort du bus et nous rattrape. Cette fois-ci, il ne rigole plus et nous demande de remonter dans le véhicule. Il vient de recevoir un message alerte. Non seulement la tempête va traverser le parc mais en plus elle va se renforcer. Pour les moins convaincus il achève par un : « Si vous y allez, vous pouvez mourir »!!




Déçue mais pas inconsciente, je remonte dans la navette. Hélen, Monique et Diego en font de même. Seuls deux ou trois malins refusent de repartir. Ceux-là, ils rappelleront notre chauffeur à peine trente minutes plus tard complètement paniqués et perdus à cause de la neige...

De retour à TAUPO, chacun son programme. Hélen part faire le tour du lac, Diego retourne se coucher et Monique va se boire un café. Je décide de retourner au Spa naturel. A défaut de me faire une rando de la mort qui tue, je vais aller me prélasser dans les eaux chaudes de l'Otumuheke. J'arrive là-bas vers midi et il n'y a quasiment personne. J'en profite donc vraiment. Je me détends, me prélasse et de temps à autre je ressasse ma déception. Foutue neige !!!

En début d'après-midi, je retrouve Monique. Nous décidons de faire un tour en bateau sur le lac et d'aller voir les grandes sculptures maoris de TAUPO. Ayant réservé le premier bateau sous la main, nous voilà à bord d'un vieux bateau en bois, fraîchement retapé. On se croirait dans un de ces romans à la Mark Twain. Ne manque plus que Huckleberry Finn !! A bord, beaucoup de personnes âgées mais qu'importe avec Monique on papote, on refait le monde, on s'approprie la cafetière et les petits biscuits et surtout on rigole. On photographie également sous toutes les coutures les magnifiques et imposantes sculptures maories. Elles sont taillées à même la falaise . L'une d'elles, de plus de 10 mètres de haut, représente Ngatoro-i-rangi, navigateur maori qui a conduit son peuple à TAUPO il y a de cela 1000 ans. A côté un lézard également taillé dans la roche, un peu plus loin une sirène...




De retour sur la terre ferme, nous n'avons pas envie de rentrer avec Monique. Nous commençons à marcher sur les abords du lac. Progressivement et sans en rendre compte, nous voilà arrivées au bar où j'ai été le premier soir avec Martje. Parfait pour un apéro improvisé. Mettant Monique en garde sur les vins NZ, nous décidons de tester les différentes bières du pays. Pour cela, il nous faudra un peu de temps et beaucoup de sujets de discussion, mais dans les deux cas ce n'est pas un problème, ni pour elle, ni pour moi. Cette journée pleine d'imprévus s'achève donc sur le lac TAUPO. Le soleil se couche et éclaire de ses dernières lueurs le parc du Tongariro comme un dernier affront devant l’inaccessible. Qu'à cela ne tienne, je ne m'avoue pas vaincue, me voilà une deuxième très bonne raison de revenir dans le coin !


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