Il est déjà l'heure pour nous de quitter TANNA. Je suis ravie d'avoir pu passer ces quelques jours dans cette île paradisiaque. Encore une fois, je remercie Gaëlle, car c'est elle qui a trouvé cette super cabane dans les arbres. On laisse dernière nous Daniel et sa femme Jella, leur sourire, leur hospitalité, leur soucis de nous savoir bien chez eux. On laisse aussi Marc, qui du haut de ses 19 ans, vit à des années lumières des préoccupations des jeunes de son âge en métropole ou en Calédonie. Par manque d'argent (280 euros), il a laissé passer sa chance de faire des études. Il est de retour au village et travaille comme guide pour aider la famille. Il n'a ni télé, ni internet, ni vêtement de marque. C'est tout juste s'il a un pull ! Il vit sans électricité …. Et pourtant, il a en lui beaucoup de sagesse et de maturité. Il connaît la vie, sait s'occuper d'un champs, construire une maison avec simplement des bambous et des feuilles de palmier. Au delà de Marc, c'est moi, mon mode de vie, mon fonctionnement que je remets en perspective après ce passage à TANNA. Il y a des moments dans la vie où on remet les pendules à l'heure et on fait les comptes. C'est souvent dans mon cas, une piqûre de rappel sur la chance que j'ai d'avoir fait des études, de faire un métier qui me plaît, d'avoir une maison, une voiture... C'est aussi dans ces moments là que je relativise mes propres ennuis, mes contrariétés qui face aux gens de TANNA et à leur quotidien, me paraissent si futiles et dérisoires..... Bref, en plus d'avoir fait de belles rencontres et d'avoir vu des belles choses j'ai également pris à TANNA une belle leçon de vie !!
Je m'arrête ici pour ce qui est de TANNA, l'objet de cet article à la base étant de vous parler de notre arrivée à SANTO. En effet, après une journée de transit où vols et attentes dans les aéroports se succèdent, nous arrivons enfin à SANTO, la dernière île de nos vacances.
SANTO avec sa capitale Luganville, est la deuxième île la plus touristique du VANUATU. Par « touristique », une fois encore on est loin des standards occidentaux, en tout cas pour ce qui est de Luganville. La ville se résume à une artère principale. Cette fois-ci la route est goudronnée mais les trottoirs cabossés donnent un effet abîmé à la ville. Pas de grandes enseignes mais beaucoup de boutiques asiatiques. Certaines vitrines sont encombrées, vieillottes voire poussiéreuses. Comme à Port-Vila le marché semble être le cœur de la ville, là où toute l'activité humaine des environs se concentre de 6h du matin jusqu'à l'heure du midi.
Lorsqu'on quitte Luganville, le plus souvent dans la benne d'un pick-up (transport commun de l'île), les habitations se font rares et laissent place à d'immenses cocoterais. Ici beaucoup de gens vivent grâce à l'exploitation du coprah ou travaillent dans les fermes à bétail. Le bœuf de SANTO est d'ailleurs réputé pour ses qualités gustatives.
Durant le reste des vacances, nous séjournons dans un petit coin de paradis, plus précisément à Matevulu. C'est un village à une vingtaine de minutes de la capitale. Perdu en pleine nature, la vue depuis les bungalows donnent sur une baie où plusieurs îlots semblent échoués là, impassibles devant le temps qui passe et l'assaut des marées.
Pour nous accueillir, le gardien Douglas, sa femme Madeleine et leurs filles Christina et Christiane, des jumelles de 6 ans. Au VANUATU l'école est payante. Douglas et Madeleine, ayant deux aînés avant les jumelles, n'ont pour l'instant pas assez d'argent pour envoyer ces petites princesses à l'école. Elles passent donc tout leur temps avec leurs parents et à défaut de savoir lire et écrire, apprennent l'école de la vie....
Nous sommes les bienvenues et c'est avec milles attentions et autant de sourires que la petite famille nous reçoit. Pendant les neuf jours que nous avons passé là-bas, beaucoup de pluie et de nuage, mais qu'importe, le cadre est idyllique et les activités ne manquent pas. A plusieurs reprises, on aura l'occasion de faire du kayak, du paddle ou encore de faire un tour avec Douglas dans la pirogue qu'il s'est fait lui même. Le bois utilisé est appelé sur l'île le « blue water », car il a l'étrange capacité de transformer l'eau de mer en substance d'un bleu turquoise hallucinant !!
Quasiment tous les jours également, les garçons iront à la chasse. Si les fonds sous marins ne sont pas si jolis qu'en Calédonie, ils trouveront quand même de quoi se satisfaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire