25 décembre 2014

Week-end sur un bout du paradis

Le week-end approche et avec lui l'envie de rompre avec la routine et le quotidien. Et pour ça quoi de mieux qu'un week-end perdu sur une île paradisiaque en plein milieu du lagon calédonien ? Notre choix se porte cette fois-ci sur l'îlot TENIA, situé au large de BOULOUPARIS, village se trouvant au nord ouest de NOUMEA. 




 On s'empresse de partir dès le vendredi soir, excités et le sourire jusqu'aux zoreilles !! Arrivés à la cale de mise à l'eau de Bouraké, on s'arrête un instant pour admirer notre nouveau compagnon d'aventure : Milo, un bateau alu de 4m60. Ce soir c'est son baptême et son capitaine n'est pas peu fier !!! On compte bien faire avec lui le tour entier de la Calédonie, « nautiquement » parlant bien entendu !!! 







 Une fois Milo chargé du strict nécessaire pour un tel week-end : tente, glacière, crème solaire, palmes et mots fléchés, on démarre ! La mer est pas mal démontée mais cela ne nous arrête pas, bien au contraire. Malgré les vagues et la douche improvisée ( au bout de 5 minutes, on est complètement trempé), on continue notre route et accélérons de plus belle !! Un groupe de dauphins vient même nous saluer et faire un bout de chemin avec nous sous le soleil couchant et le ciel au ton oranger. Le paradis est tout près et le week-end commence sous les meilleures hospices.



Bon il faut bien avouer que notre accostage sur l'îlot ne se fait pas aussi bien que la navigation. En effet, le soleil est complètement couché quand on arrive et on y voit pas grand chose ( et oui en Calédonie c'est dès 18 heures qu'il fait nuit et ça tous les jours de l'année). Capitaine Dou peine à trouver une zone d’accostage pour Milo et se rend compte une fois débarqué que les lampes sont restées dans la voiture.... C'est donc trempé et sans lumière ni feu pour se réchauffer qu'on monte tant bien que mal notre campement, le tout sous fond musical de cris de puffins. Pour ceux qui ne connaissent pas, le puffins est un oiseau qu'on trouve régulièrement sur les îlots et qui a la particularité d'avoir un cri similaire à celui d'un pleur d'enfant. Il nous faut un certain temps pour s'habituer surtout que nous avons choisi la saison des amours pour venir. Ces mignons s'en donnent donc à cœur joie ! Ca crie, ça pleure, ça creuse et ça danse à tout va et sur tout l'îlot !!! 

Après toutes ces péripéties, le repos est le bien venu ! A peine le temps de se poser que nos amis débarquent à leur tour sur l'îlot pour passer le week-end avec nous ! S'ils n'ont vu ni coucher de soleil, ni dauphins ( ils ont fait toute la navigation de nuit), en revanche, ils ont eux aussi eu le droit aux remous des vagues et à la douche d'eau de mer ! Nous les aidons (comme on peut) à monter leur campement, avant de manger, de refaire le monde et d'aller se coucher.

 Le lendemain, c'est aux aurores que les garçons se lèvent pour aller chasser sur le récif. Pour nous les filles, le réveil se fait plus tardif et en douceur. Après un petit déjeuner sur la plage, nous décidons de faire le tour de l'îlot. Il est plutôt grand et il nous faut presque une heure pour en faire le tour. Nous traversons des longues étendues de sables fins, assistons à une course de bernards l'hermite, saluons au passage un crabe et escaladons de grands arbres de bois flottés. 






















































 A peine le temps de se baigner pour se rafraîchir que d'autres amis débarquent et nous rejoignent sur l'îlot, suivis de près par nos chasseurs « lèvent-tôt ». La chasse a été bonne et c'est avec une salade de perroquet bleu fraîchement pêchée qu'on se régale le midi. 





Le temps d'une sieste pour digérer qu'il est l'heure pour nous les filles d'aller découvrir les fonds marins environnants. Les garçons nous emmènent en bateau à quelques kilomètres de là. Le temps d'enfiler palmes, masque et tuba et on plonge. Les fonds ne sont pas forcément exceptionnels et il y a beaucoup de houle. On voit quand même quelques patates de ci de là et des petits poissons colorés. Un des gars arrive même à tirer un joli perroquet chocolat ( en rapport à sa couleur et non à son goût bien sûr!). 


 Nous revenons juste à temps sur l'îlot pour assister au coucher de soleil et à quelques belles figures de kitte surfeur venus sur l'îlot pour une compétition amicale. 




















La journée s'achève sur un bon repas partagé où chacun y va de son petit commentaire sur les fonds marins, les bateaux, la chasse sous marine, la chance de pouvoir être ici ou encore sur ces puffins qui dès qu'on allume une lampe sont irrésistiblement attirés au point de nous foncer dessus !!









Après une nuit de sommeil plus ou moins bonne car bercée par les complaintes amoureuses de ces f***** puffins, les gars repartent de nouveau à la chasse. Pour ceux moins courageux (ou moins acharnés) c'est grasse mat', re-petit déj sur la plage, ballade, baignade, lecture ou encore PMT (sortie Palmes-Masques-Tuba). Quelques chanceux verront même une Raie Manta !!!! 






























 L'heure du midi arrivant et les chasseurs avec, il est temps pour tout le monde de prendre un dernier repas en se gavant du soleil et des paysages magnifiques que nous offre cet îlot. Malheureusement, il est déjà l'heure de ranger le campement et de reprendre la mer direction la grande terre et le retour à la vie « civilisée ». C'est la tête pleine de supers souvenirs, l'impression d'avoir eu le privilège de passer le week-end sur un bout du paradis et les batteries rechargées à bloc qu'on s'apprête à rattaquer la semaine, réfléchissant déjà à notre prochaine sortie avec Milo !!!




8 décembre 2014

Vacances dans le Nord

Voilà maintenant près de trois mois que nous sommes arrivés sur le cailloux. Après avoir été occupé par notre nouveau travail, la recherche d'un logement ou encore par l'achat de notre « Kangoo Broussard », après s'être habitués au rythme calédonien et au soleil de plus en plus chaud, il est maintenant temps de profiter. Direction.... le nord et l'est de la Calédonie. On profite d'avoir tous les deux 4 jours de vacances pour prendre notre sac à dos et notre tente pour partir à l'aventure !
Au programme, une première étape au relais de POINGAM, le point le plus au nord de toute la Calédonie, pour redescendre ensuite par l'est, direction POUEBO et le relais de OUANE BACTH. Au retour, un détour s'impose par HIENGHENE.

Départ programmé le jeudi midi de MOINDOU. Nous remontons donc toute la côte ouest de la Calédonie pour atteindre POINGAM. Nous voilà parti pour un peu plus de 4 heures de route au cours desquelles les paysages s'enchaînent. On quitte progressivement les troupeaux de vaches et les collines de BOURAIL pour découvrir une des plus grandes exploitations minières du pays à KONE. Ici le Nickel est roi et fait travailler beaucoup de monde. Les montagnes sont mises à nues et offrent à voir une terre rouge vif. La ville en plein essor, voit sortir de terre un peu partout autour, des lotissements et des zones industrielles.

Après plus de 2 heures à rouler, nous nous arrêtons faire une pause à KOUMAC qui est le dernier village avant POINGAM. Le temps pour nous de nous étirer mais surtout de faire le plein d'essence. Et oui à POINGAM il n'y a pas de magasin ni de station et il nous reste encore 70 km avant d'atteindre le relais, donc mieux vaut prendre ses précautions !


Nous redémarrons les muscles détendus et le plein d'essence fait. Sur la route désormais, les paysages miniers ont laissé place à la mangrove d'un côté de la route, derrière laquelle s'étend le lagon, et de l'autre la montagne cette fois-ci haute et verdoyante. Plus nous nous approchons de notre destination, plus la nature est omniprésente, très peu pour ne pas dire aucune habitation à la ronde. Il n'y a que la montagne, la route et quelques troupeaux de chevaux sauvages pour nous tenir compagnie pendant les derniers kilomètres.



Enfin nous voilà arrivés à notre première étape : Le relais de POINGAM. Ça y est, nous sommes au bout de bout de la Calédonie. L'endroit est exceptionnel. Le camping s'étend sur plusieurs kilomètres le long de la mer et du récif. 

Nous posons donc notre tente sur la plage et décidons de faire un petit tour du propriétaire.






























Après cette ballade et une trempette pour Dou, nous rejoignons notre campement pour la soirée. Au programme, détente et apéro improvisé avec une amie retrouvée par hasard, elle même sur la route depuis plusieurs jours pour découvrir la grande terre, avec sa sœur venue la rejoindre de métropole.

Le lendemain, on se réveille aux aurores avec la ferme intention d'aller plonger le long du récif. Si l'idée à première vue était alléchante, cela s'avère vite être une expédition peu concluante voire catastrophique. Presque une heure de marche entre les coraux (aie aie aie mes petits petons, et oui je n'ai pas pensé à prendre de chaussures !). J'avance aussi rapidement qu'une tortue endormie et Dou s'impatiente, à tel point qu'il décide de me prendre sur son dos pour les derniers cent mètres. La pluie décide également de se joindre à nous mais on s'en fiche dans quelques minutes on est dans l'eau. Enfin arrivés sur le spot, en enfile palmes masques et tuba et on plonge..... pour ressortir moins de deux minutes plus tard. La visi est nulle ( même pas 2 mètres et ça sent le requin à plein nez!!). Tanpis, on revient au camping (toujours « à dos de Dou » pour moi!).

Après un petit déj bien mérité, on décide d'aller faire un tour dans les marais salants de Kô qui bordent le camping et les plantations de Niaouli. En effet, POINGAM est réputé pour sa production de sel et sa distillerie d'huile essentielle de Niaouli.







Ce n'est qu'en fin de matinée que nous nous décidons à reprendre la route pour l'Est, direction POUEBO. Pour cela, il nous faut redescendre vers l'Ouest pour prendre la transversale KOUMAC-OUEGOA. La vallée est magnifique et nous fait quelque peu penser à la Haute Savoie (le soleil et les palmiers en plus bien sûr!). Après une bonne heure de route, nous arrivons enfin sur la côte Est. Le contraste est saisissant. Désormais, on longe l'océan et la côte régulièrement exposée aux vents et aux pluies, offre à voir une nature luxuriante !! Les montagnes rocheuses et abruptes se jettent directement dans la mer. On est époustouflé par ce spectacle.

Il est temps de faire une pause à POUEBO. C'est « Chez Thérèse », petite bicoque où l'on est accueilli et où l'on mange comme chez sa grand mère, qu'on décide de s'arrêter. Au menu : Sauté de viande et gratin de patate douces aux œufs, un délice !Ce n'est que lorsque Thérèse s'est assurée que nous ayons tout mangés et bu son bol de café si gentiment proposé que cette dernière consent à nous laisser reprendre la route jusqu'à la cascade de Colnett. Ca tombe bien, c'est le début d'après-midi et il commence à faire chaud. Un petit plongeon est donc le bienvenu et nous permet de digérer tranquillement.

Nous arrivons enfin au relais de OUANE BACH. Là encore, le site est splendide. Notre campement donne directement accès sur la plage et les palmiers et autres cocotiers nous offre un coin d'ombre pour profiter du spectacle en toute quiétude. Pas pour longtemps toutefois ! Dou frustré par sa plongée avortée de la matinée ne tarde pas à vouloir réitérer. Le site semble davantage s'y prêter. Ni une, ni deux, on plonge.... Cette fois-ci la visi est bonne et les poissons sont au rendez-vous : Perroquets, Dawa,  bossus et autres poissons clowns... Une raie pastenague vient même nous saluer après qu'une loche grisette nous ait narguée !

Le soir, avec nos amies retrouvées, (et oui elles aussi après POINGAM ont fait une pause à POUEBO) nous profitons du repas proposé par nos hôtes : Rillettes de Dawa, poulet Tika, frites de Squatch et salade de fruit. C'est le ventre plein et les papilles en émoi que cette journée s’achève pour nous, juste le temps d'être bercés par le bruit des vagues avant de rejoindre morphé...

Le lendemain, on reprend la route pour notre dernière étape : HIENGHENE. On en profite pour faire de nouveau une pause, cette fois-ci à la cascade de TAO. Il nous faut garer la voiture de l'autre côté de la route et traverser la propriété d'une famille kanaque avant d'avoir accès au sentier menant à la cascade.
























Ce n'est qu'en fin de matinée que nous arrivons au bac de la Ouaïème. Il s'agit du dernier bac encore en activité en Nouvelle-Calédonie. En effet, HIENGHENE n'est pas accessible par la route et on est obligé de traverser la rivière, prenant sa source au mont Panié( 1628 mètres d'altitude) pour s'y rendre.





Une fois la Ouaïème traversée, nous découvrons les falaises de calcaire noir, si caractéristiques à HIENGHENE. La plus connue d'entre elles reste « La poule couveuse ». Comme vous vous en doutez, elle doit son nom à sa forme si particulière, faisant penser à …. une poule !





Après une halte pour déjeuner, nous poursuivons notre route vers le sud. La baie de HIENGHENE laisse progressivement place aux roches de Lindéraliques. Elles sont noires, imposantes et plantées dans l'eau telles des forteresses imprenables. On retrouve notamment l'une de ses roches sur les billets de cinq cent francs d'ici.

A peine le temps pour nous de prendre quelques photos et de faire une sieste sur la plage, qu'il est déjà temps de rentrer. On trace jusque POINDIMIE avant de reprendre la transversale HOUAILOU-BOURAIL. Nous laissons derrière nous la côté Est et ses promesses tenues : Ses paysages magnifiques, sa nature sauvage et abondante, ses roches et ses cascades....On rentre des images plein la tête et déjà l’envie de recommencer nous démange..... Et si la prochaine fois on continuer de descendre le long de la côte Est vers le Sud ?