Comme dans tous les pays où l'on voyage, la Calédonie a ses richesses culturelles, culinaires, géographiques mais également linguistiques ! Alors oui la langue et l'administration sont françaises. Toutefois, il bon de savoir qu'on ne parle pas tout à fait ici comme en métropole. Petit tour des expressions les plus courantes sur le cailloux....
"Il est bon ?"
A dire en guise de bienvenue. Pourrait se traduire par "bonjour, ça va?"
« Ahoua » ou « awa »
Linguistiquement parlant « Ahoua » veut dire « ah non ». Aujourd'hui on l'utilise surtout pour marquer l'étonnement. Pourrait se traduire par « non pas possible, tu déconne, je ne te crois pas, vraiment ? T'es sûr ? »
Exemple : Si Dou vous dit « Tu es en retard, ça fait une heure que je t'attends !! », vous pouvez lui répondre « Ahoua, désolé.... ».
« Ahou » ou « awou »
Cette expression vient illustrer l'admiration ou encore la compassion.
Exemple : « Ahou elles sont belles des mangues » ou encore « Awou chérie laisse je vais faire le ménage, tu as l'air fatiguée » (beaucoup plus rarement utiliser en ce sens).
« Barrer »
Je vous arrête de suite, non les calédoniens ne rayent pas tout ce qu'ils trouvent et non ce ne sont pas des fétichistes des barrières. Ici le mot « barrer » veut dire partir.
Exemple : « Avant j'étais à NOUMEA mais j'ai barré en brousse pour être au calme ».
« L'enculé »
Non non non, je ne deviens pas vulgaire, rassurez vous. Ici « l'enculé » est très certainement le mot le plus dit du pays. Il est utilisé affectueusement ou en guise de ponctuation. Parfois, sans que vous ayez été mise au courant, un concours se fait pendant la discussion. Le but du jeu ? Dire le plus de fois possible « l'enculé » dans un nombre restreint de phrases.
Exemple : « L'enculé, j'ai été voir son nouveau bateau. Bah l'enculé il est propre, tu verrais ça l'enculé » et l'autre de répondre « non mais attend l'enculé, je l'ai vu, même que je lui ai dit, l'enculé, il est beau ton bateau! ».
« L'ôngin »
S'écrit en réalité « l'engin ». A utiliser comme superlatif pour parler de quelque chose d’impressionnant.
Exemple : « l'ôngin il est beau ton bateau ! ».
« Valab' » ou « Choc » ou « Net »
Ces différents mots se disent de quelque chose de bien, de bon, ou d'agréable.
Exemple : « La calédonie c'est Choc ! »
« Fin »
S'utilise régulièrement et pourrait se traduire par « super », « carrément », « vraiment ».
Exemple : « c'est fin valab' ton carry de poisson ».
« Un coup de... »
Ici on ne fait pas simplement quelque chose, à chaque fois, on en fait un coup.
Exemple : « Je vais faire un coup de chasse au Cerf ce soir " (au passage, attention à bien prononcer le « f » de cerf ) ou encore « j'ai fait un coup de fête hier, j'étais fin saoul ».
« Casse pas la tête »
En bref, pas de stress, il faut rester tranquille
Exemple : « Mais casse pas la tête chérie, je la ferai demain la vaisselle ».
« Hé » et « Tcha »
Le « hé » s'utilise pour marquer la surprise. Il est court et concis et vient de la gorge, comme-ci on venait de vous couper la parole. Quant au « Tcha », il est plus long et vient du ventre. Il signifie l'énervement, l'agacement.
Exemple : Quand vous oubliez que votre chalet marche aux panneaux solaires et qu'à cause de vous le soir, il n'y a plus de lumière parce que les batteries sont vides. Dans ce cas, Dou peut avoir tout d'abord un « Hé » de surprise en se retrouvant dans le noir, qui sera suivi par un « tcha » de très fort agacement quand il comprendra que c'est à cause de vous s'il va devoir finir sa douche dans le noir.
(Dans ce cas, vous pouvez toujours murmurer un « awoua, je ferai mieux de barrer ailleurs moi ce soir » qui sera de circonstance).
« Bourrer »
Vous l'entendrez régulièrement, surtout en brousse. « Bourrer » ou « se faire bourrer » signifie plus particulièrement se faire avoir. C'est également dans certains cas une insulte affectueuse qui vous signifie simplement d'aller vous faire voir !
Exemple : Au cours d'une discussion entre Dou et ses copains : « Mais bourre-le ! »
« Taper la pine »
Dans la même idée. Se dit généralement de quelqu'un qui ne fait rien.
Exemple : « Dou maintenant tu arrête de taper la pine et tu viens la faire cette vaisselle ! »
Dans la même idée on a aussi « la pine » ou encore « tête de pine ».
« Pinailler »
Se dit quand quelqu'un râle, est à la traîne, n'est visiblement pas motivé ou hésite !
Exemple : quand le réveil sonne à 5h du mat ' pour aller plonger et que vous traînez un peu, Dou peut vous dire : « Arrête de pinailler et monte dans la voiture maintenant ! ».
« Yossi »
Se traduit par « zut », « merde », marque également la surprise, l'énervement ou la fatigue.
Exemple : « Yossi pourquoi t'as mis le réveil si tôt ? Je suis sûre que les poissons dorment encore à cette heure là ! ».
« Tata » ou « tal' toul »
Enfin, vous ne pourrez pas partir d'un endroit sans dire « tata » qui n'est ni plus ni moins que le « au revoir » d'ici.
A noter que « Tal'toul' », se dit généralement quand vous avez l'idée de revenir prochainement.
J'espère que vous avez bien tout retenu car ces mots vous aiderons beaucoup quand vous débarquerez sur le cailloux.
Si jamais vu voulez vous exercer voici une petite parodie 100% discours local.
Plus sérieusement, la richesse linguistique de la Calédonie ne s'arrête évidemment pas là. Il est par exemple, important de savoir qu'il y a différentes langues kanaks sur le territoire. Il y a par exemple le drehu, le nengone, le fwâi, le nemi ou enocre le Xârâguré. Ces langues sont surtout parlées en tribu et les élèves ici continuent à les apprendre en classe en même temps que le français. De même et de façon générale, la parole est ici au centre de tout. Dans la culture kanak tout passe par l'oral (tradition, récit, coutume). Aussi, vous entendrez très souvent la devise du pays qui résume si bien cet aspect essentiel de la culture kanak : « Calédonie : terre de parole, terre de partage ».
Tata !
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