30 novembre 2015

MARE, île du bout du monde...


L'été approche, le soleil chauffe de plus en plus et la température de l'eau devient presque bonne, c'est à dire 26 degrés. Quoi ? Comment ça j'exagère ?? Pas du tout je m'adapte Messieurs Dames, et pour le coup croyez moi, je me suis très bien adaptée aux eaux chaudes de Pacifique !

Cette année, l'arrivée de l'été coïncide pour Dou et moi avec l'arrivée de ses parents, j'ai nommé Zouzou et Didi la bricole !! Quoi encore ??? Mais non on n'est pas dans un film de Jean-Marie POIRE, c'est comme cela que tout le monde les appelle, voilà tout!

Toujours est-il qu'après un an sans voir la famille, on est drôlement content de les voir débarquer sur notre cailloux. Au programme, baignade, plongée, ballade, bateau, camping et surtout de bons moments et de jolis souvenirs. Si dans un premier temps, le décalage horaire et les 40 heures de vol pour venir les ont fatigués au point qu'on les a perdu dans les Niaoulis, au bout de quelques jours, ils étaient complètement raccord avec le décor : claquettes, rodéo et même adeptes du saucisson de cerf ! De vrais broussards.

Je ne vais pas ici vous raconter l'intégralité de nos vacances avec eux , cela prendrait trop de temps. Toutefois, notre petite pause sur l'île de MARE vaut bien à mon avis quelques lignes, juste de quoi vous donnez à vous aussi, l'envie de venir nous voir !

Effectivement nous avons profité de leur venue pour aller sur l'île de MARE quelques jours. MARE est l'une des 3 îles loyautés de la Calédonie, au Nord de la Grande-Terre. Elle est la première du Cailloux à être réveillée par le soleil. On y trouve de nombreuses falaises et grottes. Une terre fertile et des champs bien fournis rendent MARE célèbre, notamment pour sa culture de l'avocat. En mer, c'est une eau qui va du bleu turquoise à l'émeraude et où de nombreux coraux se superposent les uns sur les autres, offrant un super terrain de jeu aux poissons et plongeurs voulant les observer.


Pour y aller, le plus simple est l'avion. Mais en bons marins que sont Dou et son père (les chiens ne font pas des chats), nous avons opté pour le bateau. Après 7 heures de navigation, nous voilà enfin arrivé sur cette île extraordinaire. Le soleil quelque peu timide n'empêche pas le vert des pins colonnaires de briller au dessus des eaux cristallines qui entourent l'île. On débarque à Tadine où se trouve la mairie. Le village se résume à trois rues comprenant un magasin, un collège, une gendarmerie, un distributeur de billets et un marché. 

Après avoir récupéré une voiture de location et trouvé tant bien que mal l'office de tourisme, nous voilà en route. Un premier stop nous amène à l'aquarium naturel de MARE. Il s'agit d'un enfoncement dans la roche où la mer vient se faufiler. Peu profonde et à l'abri, c'est le repère de nombreux petits poissons multicolores. Il suffit juste de pencher la tête pour les voir vaquer à leurs occupations. 



Après ce superbe spectacle, nous filons au Sud. Un deuxième arrêt nous permet de découvrir la baie de Wabao et plus précisément, les plages de Wabao et Yedjélé. De grandes étendues de sable blancs, sur lesquels veillent quelques cocotiers et pins colonnaires majestueux. Pour seul bruit, celui des vagues et  de la houle régulière qui n'en finit jamais d'aller et venir sur le platier. Je crois que je ne pourrais jamais me lasser de ce genre de spectacle. Nous continuons notre découverte de l'île avec la grotte de Pethoen. Difficile à trouver, il s'agit en réalité d'un trou d'eau au creux d'une falaise qui grimpe à une dizaine de mètres au dessus de nous. 






La fin de journée est déjà là et il est tant pour nous de descendre à la tribu de Eni, rencontrer Céline, qui va nous héberger pour ces quelques jours. C'est une de ses cousines, que nous prenons par hasard en stop qui nous indique la route et nous conduit jusqu'à chez elle. Céline vit au cœur de la tribu et accueille les touristes qui comme nous viennent découvrir son île, qu'elle n'a jamais voulu quitter et dont elle parle avec tant de passion. Elle nous accueille dans son jardin et nous dirige de suite vers notre logement. C'est une magnifique case construite de façon traditionnelle et rénovée il y a peu. Le temps de lui faire une coutume d’accueil et d'admirer l'intérieur de la case et le toit paillé que Céline nous prévient que le repas est prêt. La soirée peut donc commencer.




Le lendemain, le soleil est là. On part de bonne heure pour une randonnée, mais notre guide est de coutume pour un mariage. Du coup, on change de programme. Après une promenade à travers champs pour aller voir le Bone de la léproserie, nous retournons à Tadine. Au marché, on s'arrête boire un café et acheter quelques fruits pour le midi. En fin de matinée, on décide d'aller au trou de Bone. Il s'agit d'un gouffre encerclé d'une végétation abondante voire envahissante. Tout en bas, un trou d'eau dont il est difficile d'évaluer la profondeur. Quand on lève la tête, entre les branches et autres fougères, on distingue le soleil qui nous chauffe de plus en plus la nuque. 




En remontant vers le Nord, l'envie nous prend de visiter une Vanilleraie. C'est Kaloy, du haut de ses 75 ans, qui nous accueille chaleureusement et nous fait visiter sa plantation. Il nous explique avec beaucoup de plaisir comment se cultive la vanille. La fleuraison ne se fait que le matin entre septembre et décembre. La récolte se fait normalement un an après. Chaque fleur peut donner entre 20 et 50 gousses de vanille, qu'il faut ensuite faire sécher au soleil ou faire bouillir dans une eau à 60 degrés. Zouzou et moi apprenons à marier les fleurs mâle et femelle dans l'espoir  qu'une gousse soit récoltée dans un an, le tout sous l’œil amusé de Kaloy.






Après avoir remercié Kaloy, nous reprenons la voiture direction le Nord. Au détour d'une route, nous tombons sur une cale de mise à l'eau désertique mais surtout paradisiaque. En forme de anse et donc à l'abri du vent, elle est peu profonde et de multiples patates de corail sont visibles à l’œil nu depuis les rochers, tant l'eau est clair. Nous déjeunons paisiblement, avant d'aller se baigner. Une bande de jeunes entre 16 et 18 ans nous rejoignent. Ils rentrent tout juste du champs. Souriants et curieux, ils nous posent quelques questions, nous parlent de leur quotidien et nous conseillent quelques coins à visiter. 




Ce n'est que vers 15 heures que nous reprenons la route pour l'Ouest. Un arrêt s'impose à NECE où la magnifique plage des Tortues nous attend. Si malgré son nom, nous ne verrons aucune de ces charmantes bêtes, au loin deux tâches noires attirent notre attention. Après discussion, observation, tergiversation, plus de doute, ce sont bien des baleines !!!! Nous sommes tous les quatre comme des enfants, émerveillés et ébahis devant un tel spectacle. Le bonheur ! Pour clôturer au mieux cette journée, Céline nous attend avec un crabe de cocotier prêt à déguster. Un délice!





Le lendemain, Céline n'en finit pas nous chouchouter avec pour le petit déjeuner un gâteau à l'orange. A chaque repas, elle vient discuter avec nous et garde un œil sur nos assiettes, soucieuse que nous mangions assez et prête à dégainer des plateaux de fruits et des salades fraîches si besoin. C'est donc le ventre bien plein que nous entamons cette nouvelle journée. Aujourd'hui, on jette notre dévolu sur l'Est de l'île. Après une rapide visite de La Roche, deuxième plus grand village de l'île, c'est à dire deux rues, nous filons vers la pointe Nord-Est. Un passage au centre culturel nous permet de découvrir une belle expo photo sur les gens du Pacifique. Le centre Yeiwéné Yeiwéné, porte le nom d'un maréen, leader indépendantiste mort pendant la prise d'otage d'Ouvéa : « Enlevez moi ce drapeau qui cache mon soleil ».




C'est en fin de matinée que nous arrivons au « Saut du guerrier ». Il s'agit d'une brèche très exiguë dans une falaise d'une trentaine de haut qui se jette dans l'océan. La légende raconte qu'un guerrier aurait réussi à échapper à ses assaillants en sautant du haut de cette falaise. Véridique ou pas, l'endroit n'en reste pas moins impressionnant. 




Nous poursuivons notre route en longeant la côte Est jusqu'aux plages de Patho-Kurine. Vous savez, ces grandes étendues de sable fin et chaud qu'une mer turquoise très calme vient sans cesse caresser ? Et bien c'est sur ce genre de plage que nous avons passé l'après-midi, entre pause déjeuner, sieste et baignade. L'impression d'être au paradis, le temps s'est arrêté et seul le soleil qui commence à décliner nous rappelle qu'il ne faut pas tarder à rentrer et retrouver Céline pour dernière soirée.





Le lendemain, il est déjà l'heure de quitter cet Eden et dire au revoir à tous ces maréens et maréennes qui nous ont si bien accueillis. MARE nous a, durant ces quelques jours, offert ses trésors et sa douceur de vivre. Or du temps et des exigences de la société, nous avons juste profité de la vie et apprécié chaque instant en famille. Bonheur simple mais non négligeable, surtout par les temps qui court.



19 octobre 2015

La foire de BOURAIL


A vos chapeaux de cow-boys, aujourd'hui nous allons à la foire de BOURAIL !!!!


BOURAIL, petite bourgade sur la côté Ouest est le fief des Caldoches. Ville tout droit sortie d'un film de Sergio Leone avec ses allures de Far West, elle est la capitale agricole du pays avec plus de 400 exploitations environnantes. 

Une fois par an à BOURAIL se déroule la plus grande foire de la Calédonie. Pendant tout un week-end a donc lieu un grand concours agricole où les plus belles bêtes du pays et surtout leurs éleveurs s'affrontent pour les prix qui récompensent la taille, le poids, la race.... 







Pour l'occasion, de nombreux exposants se retrouvent et les attractions ne manquent pas. De la démonstration de tronçonnage par un colosse Néo-zélandais, au ball-trap amateur en passant par le concours du lancer de claquettes, il y en a pour tous les goûts. 










C'est aussi l'occasion pour les gens de la brousse de montrer leur savoir-faire et leur mode de vie aux gens de NOUMEA. Tout le pays se donne donc rendez-vous pour l'occasion. Dans les allées de cette foire on croise ainsi la famille venue de la ville pour un week-end « au vert »,  les agriculteurs avertis venus se mettre au fait des dernières technologies en matière de tracteurs et autres gros joujoux ou encore les passionnés d'animaux en tout genre. Mon coup cœur revient tout de même à « Justesse » que son éleveur, un retraité de presque 70 ans, chouchoute depuis plus de six mois à coup de massage et de musique pour la préparer à cette grande journée !



La foire de BOURAIL ne serait pas vraiment ce qu'elle est si elle ne réunissait pas tous ses cow-boys en fin de journée pour un rodéo endiablé où des hommes tantôt téméraires, tantôt hésitants mais tous un peu tête brûlée, décident de se frotter à des chevaux et bœufs assez énervés. Objectif : tenir 8 secondes pour espérer marquer des points. Beaucoup se feront secouer, d'autres éjecter, mais le spectacle est assuré et le public ravi.





A la fin de la journée, les portes de la foire se referment sur un monde agricole où la country et le chapeau sont de rigueur mais où la culture de la terre et du bétail est une affaire très prise au sérieux par des hommes et des femmes qui sont les gardiens du grenier de la Calédonie.